Le Président Macky Sall. Mme Marième Faye Sall. Amadou Ba. Les religieux Ahmed Khalifa Niass et Alioune Moussa Samb. Ismaïla Madior Fall. Les magistrats Antoine Diome, Oumar Maham Diallo, Amady Diouf, Ibrahima Bakhoum, Pape Mohamed Diop, Mamadou Seck et Serigne Bassirou Guèye. Le commissaire Seydou Bocar Yague. Les généraux Moussa Fall et Meïssa Cellé Ndiaye. Les avocats Me Mamadou Seck, bâtonnier, Me Dior Diagne, Me El Hadj Diouf, Me Aïssata Tall Sall, Me Pape Samba So. Les responsables politiques Mame Mbaye Niang, Théodore Monteil, Thierno Bocoum, Thierno Alassane Sall, Marième Soda Ndiaye, Abdourahmane Diouf, Ibrahima Hamidou Dème et Mamour Diallo. Le journaliste Madiambal Diagne. L’icône Youssou Ndour. Mme Adji Sarr. Sidy Ahmed Mbaye. Le lieutenant-colonel Abdou Mbengue. Frédéric Napel. Les journalistes de la Rts, de la Tfm, de la 2Stv, de Rfi, de France 24. Les fonctionnaires du Gign et de la Bip. Sans prétendre à l’exhaustivité -loin de là-, voici une brève liste des hommes et femmes insultés ou conspués ou encore calomniés par Ousmane Sonko.
Sur le dossier dit du Prodac, la Justice a couronné M. Sonko pour l’ensemble de son œuvre mensongère et l’a condamné pour diffamation. La partie civile et le Parquet ont interjeté appel. Selon une citation attribuée à Eleanor Roosevelt, mais certainement apocryphe : «Les grands esprits discutent des idées, les esprits moyens discutent des événements, les petits esprits discutent des gens.» M. Sonko choisira dans quelle catégorie se glisser.
J’ai suivi hier cet homme pérorer longtemps dans un verbe décousu et un niveau de langue calamiteux, faisant ce qu’il sait faire de mieux depuis son irruption dans le champ politique : sortir des contrevérités et médire sur les gens. J’ai longtemps observé M. Sonko, tel un môme hyperactif, et je me suis surpris pour la première fois à avoir pour lui une certaine tendresse. Suivant la journaliste Dié Maty Fall, «le Sonkisme distillé dans l’esprit de nos jeunes m’effraie plus que Sonko lui-même qui, en se dévoilant progressivement, devient, de jour en jour, son propre adversaire». Il est incontestable que cet homme est le symbole de l’autodestruction consécutive de la manipulation d’une parcelle de pouvoir par des mains inexpertes. La politique est une affaire trop sérieuse pour que n’importe quel plaisantin s’y aventure et y engrange un succès durable.
Tendresse donc pour cet homme disais-je, car il vit un drame permanent, qui le rendrait presque digne de commisération. Depuis que j’observe attentivement la politique, et dans tous les pays qui attirent mon intérêt, c’est le seul homme politique, candidat plusieurs fois à diverses fonctions, qui s’illustre à ne parler que des personnes avec un art violent de la récidive et sans aucune réserve ni retenue. M. Sonko a cette qualité de nous convaincre sur son absence d’urbanité, d’éducation et de courtoisie. Il conforte quiconque fait un minimum preuve d’objectivité et de sagacité intellectuelle, de son incapacité à exercer de hautes responsabilités, notamment dans la gestion d’un Etat qui requiert d’abord le silence, ensuite d’autres qualités, parmi elles la mesure, la pondération, la gravité, le calme et la rigueur.
Ce qui m’a frappé le plus chez M. Sonko quand je l’ai écouté dans un panel pour la première et seule fois, c’était son absence de décence et de pudeur. Même au-delà des joutes politiques, il y a une éducation et un sens de la tenue qui empêchent de parler des conjoints et des enfants de ses adversaires. Cela ne se fait pas ! Qui chez les responsables politiques de grande envergure s’attaque à l’épouse du chef de l’Etat ? Qui parmi eux ne cite ne serait-ce que le prénom de ses enfants ? Qui invente des prénoms et des marraines à la fille du Doyen des juges ? Qui s’en prend avec une inélégance et un manque de galanterie sidérant à l’épouse du ministre de l’Intérieur ? Qui a une fois entendu un leader politique attaquer des généraux, l’un aide-de-camp du chef de l’Etat et l’autre commandant de la gendarmerie ? C’est ce personnage pittoresque qui aspire à la fonction suprême de Chef suprême des armées, président du Conseil supérieur de la magistrature et garant de l’unité nationale ?
A certains qui pensent que M. Sonko est fou, je rétorque qu’il jouit de toutes ses facultés mentales. Tous ses faux dérapages ne sont que l’expression d’une conviction extrémiste et d’un outillage populiste. Lui et ses soutiens sont dans une entreprise de désacralisation des institutions et d’élargissement des fractures de la Nation pour un «projet» aux contours désormais établis. Cet homme est juste grossier, malhabile, inculte et s’affranchit de toutes les limites de la décence pour arriver à ses fins. Un Gaston Lagaffe dont les alliés, et parmi eux, demeurent des républicains, savent qu’ils ont avec eux un irresponsable qui s’autodétruira comme une écume populiste fabriquée par le mensonge, l’outrance et la démagogie.
M. Sonko continuera, c’est sa nature, à insulter d’honnêtes citoyens car il est d’une infâme toxicité (!). Il n’a ni vision ni projet émancipateur ni programme. Son horizon indépassable, c’est tel un perroquet, de criailler les noms d’hommes et de femmes dont il espère salir la réputation. Ces derniers devraient fièrement arborer chaque insulte de M. Sonko comme une médaille. Citant Cyrano : «On n’abdique pas l’honneur d’être une cible.»