Le système scolaire est en crise. Élèves et enseignants sont dans la rue. Les premiers réclament la tenue correcte des cours et les deuxièmes le respect des accords signés par l’État. Face à cette situation dégradante, principalement dans les capitales régionales, les parents d’élèves du privé laïc, de l’enseignement catholique et du franco-arabe demandent à l’État de trouver une solution urgente.
En conférence de presse hier, le président de l’Enseignement catholique a soutenu qu’ils ont constaté que les élèves du public, inquiets de leur avenir, se retrouvent dans la rue pour poser des revendications. Il trouve la situation que vivent les élèves du secteur public, malheureuse. Elle reste tributaire de celle des enseignants.
Selon Henri Benoît Diadhiou, la situation des élèves du public, abandonnés à leur sort dans la rue, occasionne des réactions de révolte. Ce qui entraine des attaques de biens des établissements scolaires du privé avec des violences occasionnant des blessés, des bus caillassés et des portes d’établissements défoncées.
‘’La situation des élèves impacte sur celle de leurs camarades du privé. Parce que l’enseignement, qu’il soit public ou privé, reste un et indivisible dans notre pays. Le devenir de notre pays ne peut se faire sans le système éducatif performant, gage de tout développement dans une nation. Nous recommandons aux pouvoirs publics, à travers le ministère de l’Éducation nationale et les autres ministres impliqués, de trouver une solution urgente aux problèmes posés par les élèves. La place de nos enfants n’est point dans la rue, mais dans les salles de classe’’, déclare M. Diadhiou.
Il attend que soient trouvées des réponses urgentes aux revendications posées par les enseignants, en respectant les accords et conventions signés au préalable. Il recommande, en outre, à tous les acteurs de s’asseoir autour d’une table de négociations avec les parties prenantes pour sortir l’éducation sénégalaise de la crise qu’elle vit.
Assurer la sécurité de leurs établissements
Il demande également d’assurer la sécurité de leurs établissements pour la continuité des enseignements-apprentissages. ‘’Nous ne pouvons pas être à la place de l’État. Les élèves revendiquent leur droit. C’est à l’État d’assurer la sécurité des écoles privées. C’est pourquoi nous demandons à l’État de protéger les écoles où nous avons inscrit nos enfants, afin qu’ils puissent poursuivre leurs cours. Dans certains établissements, les élèves sont en train de faire les épreuves de composition. Quand ils sont perturbés, ils sont obligés d’arrêter les épreuves et cela les déconcentre complètement’’, fustige-t-il.
Dans la même veine, le président adjoint de la Fédération de l’association des parents d’élèves du privé laïc précise que tout le monde reconnait aujourd’hui qu’il y a un protocole d’accord signé entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants. Mais, souligne Abdoulaye Bâ, en tant que parents d’élèves, ce qu’ils regrettent c’est la non-application de ces accords, sinon ils n’en seraient pas là.
‘’On disait souvent que l’école sénégalaise est malade à cause des nombreuses perturbations notées chaque année. Mais ce qui est en train de se passer ces derniers jours ne s’est jamais produit. Nous demandons à l’État de convoquer une réunion pour discuter avec les enseignants, même s’il ne reste que l’application des points essentiels. Les temps sont très durs pour les parents d’élèves qui se débrouillent pour inscrire leurs enfants dans les écoles. Donc, il n’est pas acceptable qu’on les empêche d’apprendre à l’école’’, fulmine M. Bâ.
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