Colonel Souleymane Kandé, commandant de la zone 5: le tombeur des bases rebelles aux commandes des forces spéciales

Jusque-là commandant de la zone militaire n°5, le colonel Souleymane Kandé, récemment promu commandant des opérations spéciales par le Chef de l’État, Macky Sall, a permis à l’armée sénégalaise, en un temps record, de reprendre le contrôle de toutes les bases rebelles installées au Sud du département de Ziguinchor et d’y restaurer l’autorité de l’État.  Il est remplacé par un officier de l’infanterie, le colonel Thierno Ndour.


« A partir de maintenant, aucune exaction commise sur les civils par les combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) ne sera tolérée. Désormais, nous ne permettrons aux combattants de toucher à un seul cheveu des populations. Toute exaction sera considérée comme une déclaration de guerre. » Cette déclaration au parfum de mise en garde est du colonel Souleymane Kandé. Elle a été faite au mois de février dernier alors que l’armée venait de reprendre le contrôle de quatre bases rebelles implantées dans l’arrondissement de Niaguis à la lisière de la Guinée-Bissau. Badiong, Boussoloum et Bouman, dans les forêts de Bilasse et le bastion historique de Sikoune, aux mains des hommes armés d’Atika de plus de trois décennies sont tombées après 10 jours de bombardements.

La coordination de ces opérations de sécurisation et de restauration de l’autorité de l’État enclenchées au début du mois de février dans le Sud de Ziguinchor a été assurée par le commandant de la zone militaire n°5. Épaulé sur le terrain par les lieutenants colonels Clément Hubert Boucal (groupe interarmes bravo, commandos) et Mathieu Diogoye Sène (groupe interarmes Charly, éléments du troisième bataillon), le colonel Kandé a initié ces actions synectiques pour neutraliser les bandes armées longtemps établies dans les forêts de Bilasse et de Bissine. Sa vision était claire : détruire ces bases rebelles pour faciliter le retour imminent des populations dans leurs terroirs.

Du courage et de la volonté

Dès son arrivée à la tête de la zone militaire n°5, l’officier supérieur a fait montre d’une réelle volonté d’en finir avec la rébellion dans la partie Sud du pays. Originaire de la région de Kolda, le colonel Souleymane Kandé s’est débarrassé du slogan « zone rouge », attribué à ces terroirs infranchissables sous le contrôle des éléments du Mfdc. De Bissine à Bindialoum dans le Balantacounda, il n’y a plus l’ombre d’une seule base rebelle. Idem dans les secteurs 51 et 53 dans l’arrondissement de Nyassia, au Sud-Ouest du département de Ziguinchor, près de la frontière avec la Guinée-Bissau où l’armée a lancé une vaste offensive de sécurisation le 31 mai dernier. Cette opération a permis au colonel Kandé et à ses hommes de s’emparer de cinq positions satellites du chef César Atoute Badiate. Il s’agit de Badem, Ahinga, Bouniack, Bagam et Djiléor qui sont conquises dans les mêmes conditions que Bissine, Badiong, Boussoloum (Bouman) et Sikoune. Tout est sous le contrôle des « Jambaar » qui y ont implanté des postes avancés.

Aujourd’hui, les sanctuaires rebelles ont été démantelés grâce à un homme qui a su « allier efficacité et courage », d’après plusieurs témoignages. Le tout nouveau commandant des opérations spéciales et tombeur des bases rebelles fait partie de la 14ème promotion de l’École nationale des officiers d’active (Enoa) de Thiès, actuellement commandée par le colonel David Diawara. Ces quelques années passées à la tête de la zone militaire n°5 ont été auréolées de succès. Parachutiste de renom, le colonel Souleymane Kandé va bientôt dire au revoir aux officiers, sous-officiers et militaires de rang de la zone militaire n°5 en laissant sa place au colonel Thierno Ndour, jusque-là commandant de l’École d’application de l’infanterie (Eai) de Thiès. Un officier de l’infanterie qui prendra les commandes pour parachever l’œuvre de son prédécesseur, peut-être dans le front Nord dirigé par Salif Sadio.
leSoleil

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