
Ce que Macky Sall avait dit sur la candidature de Wade en 2012
Par décision N° 1/E/2012 en date du 27 janvier 2012, le Conseil constitutionnel avait arrêté et publié une liste de 14 candidats au premier tour de l’élection du président de la République du 26 février 2012. Parmi ceux-là, il y avait le nom d’Abdoulaye Wade, alors candidat sortant et dont la candidature avait été fortement contestée par tous les autres prétendants à la présidentielle au prix même de plusieurs morts parmi les citoyens contestataires. Sur le fondement des dispositions des articles LO 122 du code électoral combinées à l’article 2 de la Loi organique 92- 23 du 30 mai 1992 modifié par la Loi organique 99-17 du 17 février 1999, le candidat Macky Sall entendait par une requête se prévaloir de son droit de réclamation aux fins d’invalidation de la candidature de Monsieur Abdoulaye Wade. Il avait commencé par rappeler que « l’article 2 alinéa 1er de la Loi organique 92-23 du 30 mai 1992 sur le Conseil constitutionnel modifié par la Loi 99-71 du 17 février 1999 prévoit que le Conseil constitutionnel reçoit les candidatures à l’élection présidentielle, arrête la liste des candidats, statue sur les contestations relatives aux élections du président de la République et des députés à l’Assemblé nationale et proclame les résultats ».
« Abdoulaye Wade, qui a renouvelé son mandat en 2007, a fait deux mandats successifs et ne peut donc plus se présenter à l’élection du président de la République du 26 février 2012 »
Au vu des dispositions susvisées, Macky Sall, par le biais de ses avocats, dépose une requête au Conseil constitutionnel aux fins de déclarer recevable sa réclamation et d’y faire droit. Dans l’exposé des motifs de sa requête, Macky Sall estime donc que « Monsieur Abdoulaye Wade, Secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais, avait pris des engagements politiques portés par la coalition CA 2000 par lesquels il prônait la limitation du renouvellement du mandat du président de la République à un. Et c’est sur la base de ces engagements politiques qu’il a fait une campagne électorale en 2000 pour être élu au 2e tour des élections le 19 mars 2000 ». Selon toujours M. Macky Sall « aussitôt après son élection, Monsieur Abdoulaye Wade, Président de la République du Sénégal, engagea dans ce sens une réforme de la Constitution pour mettre en œuvre ses promesses électorales.
Après son élection en 2000 sous l’empire de la Constitution de 1963, le Président Abdoulaye Wade soumit au peuple sénégalais par référendum une nouvelle Constitution qui entra en vigueur le 22 Janvier 2001. Ces engagements politiques se sont traduits expressément dans la nouvelle Constitution ainsi adoptée à travers les articles 27 et 104. Elu en 2000 pour un mandat de 7 ans, le Président Abdoulaye Wade fut réélu en 2007 pour un mandat de 5 ans prévu par la nouvelle Constitution. C’est ainsi que, juste après son élection de 2007, lors d’une conférence de presse, il déclara : « Je ne peux plus me représenter pour un autre mandat car j’ai verrouillé la Constitution et j’ai bloqué le mandat à deux ». En dépit de tout ce qui précède, Abdoulaye Wade déposa au greffe du Conseil Constitutionnel sa candidature le 24 janvier 2012 pour le premier tour à l’élection du Président de la République du 26 Février 2012. Le Conseil constitutionnel, par décision en date du 27 janvier 2012, a arrêté et publié la liste des candidats à ladite élection sur laquelle figure le nom de Monsieur Abdoulaye Wade ». Selon le candidat de la coalition Macky 2012, cette candidature n’était pas valide parce que elle « viole les dispositions combinées des articles 27 et 104 de la Constitution. En effet, l’article 27 de la Constitution du 22 janvier 2001 dispose expressément que la durée du mandat du Président de la République est de 5 ans.
Le mandat du Président de la République est renouvelable une seule fois. L’article 104 dispose que le président en exercice poursuit son mandat jusqu’à son terme et toutes les autres dispositions lui sont applicables ». Et Macky Sall de conclure qu’« aux termes de l’article 104 précité, la nouvelle Constitution s’applique immédiatement au mandat du président de la République en exercice, exceptée sa durée qui est maintenue à sept ans, rejoignant ainsi la volonté politique et l’engagement moral de Abdoulaye Wade inspirateur de la Constitution nouvellement adoptée. Et qu’au regard de la nouvelle Constitution qui interdit formellement de renouveler le mandat plus d’une fois, Monsieur Abdoulaye Wade, qui a renouvelé son mandat en 2007, a fait deux mandats successifs et ne peut donc plus se présenter à l’élection du président de la République du 26 février 2012 »