Note explicative sur l’infraction de corruption de jeunesse dans l’affaire Adji Sarr/Ousmane Sonko

L’affaire Adji Sarr/Ousmane Sonko a suscité beaucoup d’attention au Sénégal et ailleurs, avec des accusations portées contre Ousmane Sonko pour corruption de jeunesse. Il est important de comprendre ce qu’implique cette infraction et les caractéristiques qui la définissent.

Définition de la corruption de jeunesse
Selon l’article 324 alinéa 2 du Code pénal sénégalais, l’infraction de corruption de jeunesse est définie comme suit : « quiconque aura attenté aux mœurs en excitant, favorisant ou facilitant habituellement la débauche ou la corruption de jeunesse de l’un ou l’autre sexe au-dessous de l’âge de vingt et un ans, ou, même occasionnellement, des mineurs de seize ans », sera puni d’une peine de 2 à 5 ans de prison et d’une amende de 300 000 à 4 000 000 Fcfa.

Caractéristiques de l’infraction
Cette infraction se caractérise par une volonté manifeste de pervertir la jeunesse par des actes répétitifs de débauche. Elle vise à protéger deux groupes de jeunes :

Les mineurs de moins de 16 ans, où l’infraction est punie même si elle est commise occasionnellement ;
Les jeunes âgés de 16 à 21 ans, lorsque l’infraction est commise de manière habituelle.
Impacts de l’infraction sur la jeunesse et les mœurs
L’infraction de corruption de jeunesse est considérée comme infamante envers la jeunesse. L’auteur de l’infraction s’efforce sciemment de maintenir la jeunesse dans une situation de débauche et de perversité.

Les faits reprochés dans cette affaire sont susceptibles de compromettre tous les efforts déployés par l’État pour éduquer, former et encadrer la jeunesse sénégalaise selon les valeurs morales transmises par nos ancêtres, qui sont les fondements de notre société et de notre nation.

Disqualification du viol et des menaces de mort en corruption de jeunesse
Selon l’article 320 du Code pénal sénégalais, le viol suppose la contrainte, la surprise, la violence ou la menace lors de l’acte sexuel. Les preuves présentées pour établir les actes répétés de viol et de menaces de mort n’ont pas convaincu le juge de manière évidente.

Impartialité du juge et indépendance de la justice
En écartant les accusations de viol et de menaces de mort et en retenant l’infraction de corruption de jeunesse, le tribunal a rendu une décision équilibrée, prononçant la peine minimale de deux ans de prison, malgré l’absence de comparution volontaire de l’accusé.

Ce raisonnement juridique est une pratique courante qui démontre le professionnalisme de nos magistrats dans le traitement des affaires de mœurs.

Cette décision témoigne de l’impartialité des juges et de l’indépendance de la justice sénégalaise.

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