Ci-gît Yewwi Askan Wi ? Il est encore tôt d’annoncer la volée en éclats de la principale coalition politique au sein de l’opposition mais les actes se multiplient, de nature à corroborer la fin du gentlemen agreement qui liait ses principaux piliers.
Soupçonné, avec son leader, Khalifa Sall, d’être en passe de répondre favorablement à l’appel au dialogue du chef de l’Etat, Macky Sall, Barthélemy Dias assume et va meme plus loin : il réclame la paternité du dialogue qui se justifie à ses yeux par une urgence d’éviter au Sénégal une situation de tension qui pourrait déboucher sur un coup d’Etat.
La sortie médiatique du maire de Dakar, qui intervient le jour même du procès en appel de Sonko semble être un acte volontairement posé de défier son homologue de Ziguinchor et de l’attaquer sur le terrain politique. En effet, à propos de ses relations avec Sonko, il ressort au détour de cet entretien, des divergences manifestes qui apparaissent au grand jour. Pour l’édile de la capitale, Sonko ferait preuve de mauvaise foi en évoquant sa rencontre nocturne avec Macky Sall car il l’a bel et bien consulté avant l’initiative de rencontrer ce dernier, dans un endroit neutre (NDLR : chez le fils de Macky Sall, selon Ousmane Sonko).
« SI KHALIFA SALL EST EXCLU, JE SOUTIENDRAI SONKO »
Autre pilule qui a du mal à passer chez Barth, l’absence de Sonko au forum mondial de l’économie sociale et solidaire que la mairie de Dakar a organisé en grande pompe et… en présence de Macky Sall. Et pour Dias fils, si Sonko et compagnie refusent la main tendue et l’initiative du dialogue, c’est qu’ils savent qu’ils n’y a pas de blocage pour leurs candidatures, ce qui n’est pas le cas de Khalifa Sall et Karim Wade
Plusieurs autres fronts sont soulevés dans cet entretien spécial. Le maire de Dakar, qui fait feu de tout bois, y répond également aux partisans de son (ex ?) allié qui estiment qu’il lui devrait son titre de maire de la capitale et la sentence est implacable : Barth rappelle avoir été élu maire de Mermoz, chez le président de la République, avant que certains dont Ousmane Sonko lui-même ne soient dans l’arène politique alors que lui y est depuis 18 ans. Pourtant, s’il déplore l’égoïsme du maire de Ziguinchor dont il ne goûte que très peu à ses propos selon lesquels il ne serait ni Khalifa ni Karim et ne s’engagerait pas dans des deals, Barthélemy Dias assure néanmoins qu’il soutiendrait Sonko si jamais son candidat, Khalifa Sall, était exclu. Une façon de diluer la portée de ses attaques ?