Insolite: Le Faux Colonel Tente De Gruger Une Dame Qui Voulait Extirper Son Fils De Prison !

Plâtrier de son état demeurant à Keur Ndiaye Lô, Daouda Guèye ne manque pas de culot. Il a eu le courage de se faire passer pour le colonel de la maison d’arrêt et correction de Rebeuss, afin de gruger une dame qui voulait faire sortir son fils de prison. Pour cet acte, il a comparu ce mardi 31 mai 2022 devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour des faits de tentative d’extorsion de fonds, d’usurpation de fonction, diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs.

Devant l’assemblée qui est venu assister à l’audience  le mis en cause a reconnu sans ambages les faits qui lui sont reprochés. « C’est une somme de de 100 000 francs Cfa que je lui avais demandé. Je lui avais dit de compléter le reste pour commettre un avocat. Pour les images, j’avais collecté les images sur Facebook », a-t-il déclaré.

Pour sa part, la plaignante Astou Ndiaye a fait savoir que le mis en cause l’a contactée pour lui dire qu’il est le colonel Mactar Ndiaye et que c’est lui qui s’occupe du dossier de son fils. « Tantôt, il me disait qu’il travaille à Rebeuss, tantôt à la section de recherches ou à la Division des investigations criminelles (DIC). Ainsi, il m’a demandé 100.000 francs pour faire sortir mon fils de prison le 29 janvier passé. Par la suite, il a commencé à m’envoyer des photos obscènes montrant ses parties intimes. Je lui ai fait savoir que je suis mariée, mais il n’a pas arrêté, car il a continué ses harcèlements », laisse-t-elle entendre. Selon elle, le prévenu fait partie de ses voisins à Keur Ndiaye Lô, mais qu’il ne le connaissait pas. Elle ajoute qu’elle ne lui a rien donné, car elle savait qu’il racontait des mensonges.

Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public a souligné que le prévenu a voulu profiter du désarroi de la partie civile pour lui soutirer de l’argent.  Concernant le délit de tentative d’extorsion de fonds, le parquet sollicite la requalification des faits en tentative d’escroquerie. Avant de requérir une peine de deux ans de prison dont un an ferme.

Assurant la défense du prévenu, Me Ndiack Bâ estime que son client n’a pas exercé une contrainte sur la partie civile. Même s’il s’est prévalu d’une fausse qualité, explique-t-il, le prévenu n’a pas tenté d’escroquer la victime. « Les quelques jours passés en prison lui ont servi de leçon. Il est marié avec des enfants », a plaidé la robe noire.  Abondant dans le même sens, Me Iba Mar Diop pense que l’acte du prévenu est répréhensible. « Il en a honte et il a trébuché. Si on lui tend la perche, il va se relever. Une erreur avouée est à moitié pardonnée », dira-t-il.  Finalement, le tribunal, après en avoir délibéré, a requalifié les faits en tentative d’extorsion de fonds en tentative d’escroquerie. Ainsi, il l’a condamné à deux ans dont trois mois ferme.

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