Violences des nervis, noyades en cascade, meurtres… : Antoine DIOME fait le mort

Depuis sa sortie polémique sur les violents événements de mars dernier, le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, est quasi aphone. Aucun mot du locataire de la place Washington pour rassurer des Sénégalais inquiets, ces derniers jours, de leur propre sécurité.

 

Le président de la République, Macky Sall, vient d’achever sa tournée économique dans le nord du Sénégal, avec des rivalités malsaines au sein de la majorité présidentielle et des violences qui s’y sont greffées. Au même moment, la mer tuait une dizaine de jeunes sénégalais en moins de 72 heures sans compter d’autres cas d’agressions mortelles, comme ce fut le cas, le mois dernier, de l’étudiante congolaise de quatrième année en banque-assurances, Lotaly Mollet, pour ne citer que ces faits récents. Pendant ce temps, Police et Gendarmerie multiplient les opérations dites «coup de poing», sanctionnées à chaque fois, aux travers de communiqués, par du triomphalisme. Certes, le travail des forces de sécurité dans la quête permanente de sécurité aux populations, est salutaire. Mais, il existe aujourd’hui toute une série de questions sécuritaires qui mériteraient des explications supplémentaires. Comme par exemple ces «nervis» décriés à tort ou à raison comme «des hors-la-loi», les agressions répétitives et souvent mortelles. Si les sorties médiatiques sur le terrain de certains ministres du gouvernement se sont multipliées ces dernières heures, notamment pour défendre leur secteur de compétence, ce n’est pas le cas du ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome. Depuis sa sortie jugée catastrophique de mars dernier à la télévision nationale pour qualifier les manifestations violentes, Antoine Félix Diome s’est emmuré dans un mutisme, que semble même refléter le portail du site du ministère de l’Intérieur.

A l’opposé de son prédécesseur à la Place Washington, Aly Ngouille Ndiaye, qui n’hésitait pas à disserter en live sur les ondes radiophoniques de sujets brûlants et sensibles de l’actualité, Antoine Diome, lui, semble fuir les médias. Pourtant, un ministre de l’Intérieur se doit de rassurer ses gouvernés. C’est tellement évident que, en France, par exemple, au moindre «fait divers», le ministre de l’Intérieur monte au front pour apporter soutien et réconfort aux victimes et restaurer l’autorité de l’Etat. Il arrive même qu’il se rende sur le lieu aussitôt après en avoir pris connaissance. Et cela a été toujours le cas pour ses successeurs à la Place Beauvau. C’est valable pour Gérald Darmanin. Cela l’est pour presque tous les ministres français de l’Intérieur.

Au Sénégal, vu la polémique sur les nervis et les nombreux cas de noyade et d’agression notés depuis quelque temps à Dakar et à l’intérieur du pays, en aucun moment, on n’a entendu Antoine Diome en disserter. En tout cas, à l’état actuel de la situation, la presse et la population auraient néanmoins pu s’attendre à une série de précisions à même de les rassurer de la part du ministre. Il est vrai que le choix de miser sur la prudence reste toutefois logique pour Antoine Félix Diome. Mais, parler aux citoyens pour les rassurer, consiste à rendre transparentes les choses.
walfnet