Après avoir planifié l’élimination de deux potentiels candidats aux joutes électorales par voie judiciaire (Khalifa Sall et Karim Wade), déployé massivement les forces publiques sur tous les artères de la capitale (Dakar) le 19 avril 2018, pour faire voter par les députés godillots de la majorité, la loi scélérate N°14-2018 instituant le parrainage Intégral, et organisé une fraude massive et industrielle pour déclarer une victoire impossible au 1er tour des présidentielles de 2019 avec un taux fantaisiste de 58%, Macky SALL, tel un fraudeur a été pris la main dans le sac par la Cour de Justice de la CEDEAO. De fait, l’arrêt de la Cour de Justice de la CEDEAO du 28 avril 2021 relatif à la mise en place du parrainage au Sénégal constitue une déflagration, un véritable tremblement pour le régime et prouve pour ceux qui en doutaient encore que l’Etat du Sénégal, sous le magistère de Macky Sall se comporte comme un « Etat délinquant », qui viole les dispositions de sa propre Constitution ainsi que les textes régionaux et internationaux des droits de l’homme, dûment ratifiés.
Dans son arrêt, La Cour de Justice de la CEDEAO a donné une véritable leçon à ce régime d’amateurs et d’incompétents, rappelant clairement que le droit de participer librement aux élections était prévu par les instruments juridiques internationaux ; listant expressément l’ensemble des textes s’y référant :
L’Article 1er du protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance adopté en 2001 par la démocratie.
Une nouvelle fois, après l’affaire Khalifa SALL, l’arrêt du 28 avril traduit une « condamnation ferme et sans appel de l’Etat du Sénégal » par la Cour de Justice de la CEDEAO. Au-delà de l’Etat du Sénégal, c’est une mise en cause du Conseil Constitutionnel sénégalais, composé de « soit disant Sages » soumis, aux ordres d’un régime moribond et liberticide.
Sur le fond, l’arrêt de la Cour de la Justice de la CEDEAO clôt définitivement le débat sur le parrainage intégral : « Le code électoral sénégalais tel que modifié par la loi n°2018-22 du 04 février 2018 viole le droit de libre participation aux élections ». C’est clair, net et précis.
La Cour enfonce le clou en ordonnant à l’Etat du Sénégal de « lever tous les obstacles à une libre participation aux élections consécutifs à cette modification par la suppression du système du parrainage électoral ». Voilà au moins qui a le mérite d’être limpide comme l’eau de roche : le parrainage intégral doit être supprimé. Un point, final.
Les défendeurs des causes indéfendables désormais parfaitement identifiés et les tailleurs juridiques de Macky Sall comme l’avocat Maitre Ousmane SEYE se sont empressés d’affirmer avec une incroyable audace que la Cour de Justice de la CEDEAO ne dispose d’aucun moyen coercitif pour contraindre l’Etat du Sénégal à appliquer cette Décision.
Nul besoin d’être juriste pour savoir que toute décision rendue par la Cour de Justice de la CEDEAO est, ipso facto, exécutoire, et ne nécessite aucune autre procédure juridique sur le territoire de l’État membre concerné. En effet, l’alinéa 2 de l’article 76 du traité de la CEDEAO de 1975 révisé dispose que la décision de la Cour de Justice de la CEDEAO est exécutoire et sans appel.
Par ailleurs, aux termes de l’article 62 du règlement intérieur de la Cour de justice de la Communauté CEDEAO, « l’arrêt de la Cour a force obligatoire à compter de son prononcé ». Par conséquent, les décisions de la Cour de Justice de la CEDEAO s’imposent aux Etats membres et leur exécution (application) ne doivent faire l’objet au niveau national d’aucune entrave ou subterfuge juridique.
Ce que l’arrêt de la Cour de Justice du 28 avril 2021 a surtout mis en lumière, c’est que la « fausse déclaration de victoire » de Macky Sall au 1er tour des présentielles en 2019 est définitivement entachée.
La Cour de la Justice de la CEDEAO est formelle : Le Sénégal dispose d’un délai de 6 mois à compter de la notification de la décision pour soumettre à la Cour un rapport concernant l’exécution de la décision.