Sonko, le messie politique au Sénégal…s’empare des Masses

Ousmane Sonko :  le messi(e) ou l’incarnation de l’éthique et de la droiture dans la politique au Sénégal ?

Par Dr. Moustapha Fall

Ceux qui sont destinés à devenir grands sont caractérisés par la patience, ils sont forgés par les épreuves. Leurs racines se fortifient dans le secret. Le silence les construit et ils apprennent

dans l’humilité, souvent même dans l’humiliation. Mais quand vient leurs temps, ils sortent non pas comme des lionceaux mais comme des lions.

Cette sagesse bien africaine s’applique, à bien des égards, aux multiples dimensions et qualités de l’homme, Sonko, tiraillé aujourd’hui entre le choix d’un silence qui peut construire et le bond d’un lion qui peut déconstruire. Ainsi, pris entre le marteau de la construction de l’identité soi et l’enclume de la déconstruction d’un pouvoir prêt à lui barrer la route vers le palais présidentiel, l’homme se trouve être à un tournant décisif et historique dans son évolution.

Du jeune étudiant à Gaston Berger, de l’élève à l’ENA à l’inspecteur des Impôts et Domaines du Sénégal, l’homme peut s’enorgueillir d’une brillante carrière professionnelle. Certes son ancienne fonction d’inspecteur des Impôts et de Domaines fut une position stratégique qui pouvait lui procurer de l’argent, beaucoup de villas et de la notoriété.

Au contraire, conscient du degré de responsabilité de ses actes devant son Seigneur dans toute gestion nébuleuse, accablé par le poids du Jugement Dernier où rien, ne serait-ce qu’un atome de bien ou de mal, n’échappe à la vigilance divine, l’homme a bien compris qu’il n’a seulement un corps à nourrir et à entretenir mais aussi il a une âme à contrôler face aux appâts épicuriens du monde sensible. Est-ce donc cette crainte révérencielle de Dieu qui placerait l’homme au-dessus de lot des politiciens?

Qu’est-ce qui fait le charme de cet homme qui draine tant de foules, suscite le respect et pousse une certaine frange de la jeunesse sénégalaise de vouloir toujours s’ériger en boucliers humains pour le protéger aux risques et périls de leurs vies ?

sonkoOusmane Sonko : le messi(e) ou l’incarnation de l’éthique et de la droiture dans la politique

L’histoire la marche de l’humanité nous enseigne que les qualités de droiture et éthique ont toujours été des forces vitales face auxquelles le ballonnet et le canon sont toujours restés impuissants. Des Prophètes jusqu’aux saints Hommes, l’histoire de la marche du monde foisonne d’exemples d’histoires d’hommes et femmes, pétris d’éthique et de droiture, qui ont remporté des batailles décisives face aux tyrans malgré leurs armements.

Dans le contexte du Sénégal, au-delà des supputations de l’heure, du voyeurisme ambiant et du symbolisme qui font souvent passer Sonko pour un messie, nous affirmons que l’homme ne saurait être extraordinaire ou phénoménal.  Il incarne simplement deux qualités essentielles qui se font de plus en plus rares dans l’échiquier politique sénégalais. Les deux qualités de droiture et l’éthique sur une forte dose de foi en Dieu placent l’homme au piédestal d’une classe politique désorientée qui se débâtit dans les dédales angoissants d’une lutte de pouvoir et de positionnements sociaux et sociétaux.

Face aux privations, calamines et humiliations auxquelles Sonko est assujetti chaque jour, l’homme comprend bien que sa droiture et son éthique restent les seuls vrais gages de triomphe. Par voie de conséquence, l’homme se forge dans les épreuves quotidiennes qui plongent ces profondes racines dans le silence profond de la foi en Dieu où il se fortifie dans l’humilité malgré toutes les humiliations auxquelles il est soumis quotidiennement.

Telle une bougie qui se consume en silence, les qualités de droiture et d’éthique de Sonko répandent la lumière sur les contre-performances de certains politiciens tapis dans l’ombre de leurs propres intérêts personnels au détriment l’intérêt général du pays. De ce point de vue, l’homme gêne et ses actions citoyennes subvertissent les cœurs sombres de péchés nourris par les mamelles de l’usure et du vol systémique des deniers publics.

Sa gestion sombre et vertueuse dans sa longue carrière professionnelle au niveau des Impôts et Domaines est un modèle rare, pour ne pas dire une spécificité sénégalaise, dans une société sénégalaise où la fonction occupée fait souvent office d’enrichissement illicite rapide, de règlements de compte politique contre ceux ou celles qui naviguent au contre-courant de leurs idéologies.

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Ousmane Sonko devant la mairie de Ziguinchor

En démettant Sonko de ses fonctions d’inspecteur des Impôts et Domaines du Sénégal, le Président Macky Sall n’a pas simplement porté sa bataille contre l’homme, Sonko, mais il a engagé la bataille contre la droiture et l’éthique dans la bonne gouvernance et gestion des affaires de la république. Le jeu d’une telle bataille électorale n’en vaut pas la chandelle d’une victoire présidentielle en 2024 car quiconque qui engage une bataille contre les vertus s de la droiture et l’ethnique dans la gestion des affaires, engage non seulement une bataille contre un homme mais engage une bataille contre Dieu.

Tout compte fait, nous ne devons jamais perdre la boussole éthique devant cet écran de fumée des supputations de l’heure, des calomnies et du populisme à caractère confrérique, ethnique ou géographique qui endorment les esprits faibles pour assigner l’homme Sonko dans une quelconque doctrine, dans une quelconque catégorie de pensée ou aire géographique. Autrement dit, les qualités de droiture et ethnique que l’homme, Sonko, incarne semblent bien transcender les appartenances confrériques et dépasser les aires géographiques ethniques, culturelles et culturelles.

Son idéologie politique s’étant déjà emparée des masses, son parti PASTEEF est devenu une puissante force matérielle au Sénégal. Cette force matérielle se traduira-elle dans les urnes en 2024 face à un pouvoir qui lance déjà les symboles violents de sa machine électorale contre une telle candidature ?   Là est la grande question pour laquelle il faut certainement consulter les oracles de Selbe Ngom si elles sont toujours disponibles.

Dr. Moustapha Fall,