La mouvance présidentielle n’a pas cette année voulu laisser le terrain à l’opposition pour célébrer l’AN X du 23 juin. Les partisans du président de la République Macky Sall, ont pris d’assaut la place de la Nation hier, mercredi 23 juin, pendant que l’opposition regroupée autour du Mouvement pour la défense de la démocratie (M2D) manifestait au terrain des Hlm Grand-Yoff.
Chaque camp revendiquant cette révolte populaire qui avait contraint le régime d’alors d’abandonner le projet de loi machiavélique soumis au vote des députés.
En effet, l’une des deux réformes devait instaurer pour la présidentielle de 2012, la mise en place d’un seuil de 25 % seulement des suffrages exprimés nécessaire à l’élection d’un « ticket présidentiel ». Ce qui a donné naissance au M23 dont plusieurs leaders politiques, membres de la société civile et autres activistes revendiquent aujourd’hui, la paternité. Il ne fait l’ombre d’aucun doute qu’ils ont tous joué un très grand rôle contre le projet de dévolution monarchique de Me Abdoulaye Wade dont les sondages le donnaient perdant au second tour.
Sans occulter la problématique du 3ème mandat que le peuple dans sa globalité avait récusé. En témoigne le nombre de victimes consécutif à la validation de sa candidature par le Conseil Constitutionnel. Toutefois, en ce moment historique de notre pays, on ne peut pas occulter le rôle joué par Me Wade dans cette «révolte» qui a débouché sur sa chute.
Le Chef de l’Etat d’alors avait autorisé au peuple qu’il vienne se masser devant les grilles de l’Assemblée nationale pour manifester son mécontentement, exprimer son courroux. Chose inédite dans la démocratique sénégalaise. Mieux, face à la détermination de son peuple, ce même Abdoulaye Wade avait demandé à son ministre de l’intérieur de retirer le projet de loi. Imaginons un seul instant alors s’il avait fait appliquer dans toute sa rigueur, l’arrêté Ousmane Ngom instituant des périmètres de sécurité qui doivent régir les manifestations publiques à Dakar Plateau ?
A la place des pluies de grenades lacrymogènes et d’éventuels morts et blessés, Me Wade a permis que le peuple s’exprime. Librement ! Il l’écoutera, l’entendra, le comprendra et décidera de reculer. Le peuple d’hier a eu ce droit. Celui d’aujourd’hui et demain n’en demande pas plus ! Pourvu juste qu’il lui soit permis de manifester.