Incendie à l’hôpital Magatte Lô : Le procureur vise l’ex-Dg, une aide-infirmière et le chef du Service pédiatrie

Du nouveau dans l’affaire dite de l’incendie survenu le 24 avril dernier, au niveau de la salle de néonatalité de l’hôpital Magatte Lô de Linguère ayant coûté la vie à quatre bébés.

En effet, le procureur du tribunal de grande instance de Louga a ouvert, ce mercredi, une information judiciaire visant les nommés Khady Seck, aide-infirmière chargée de la surveillance de la salle, Fatou Sy, chef du Service pédiatrie, Abdou Sarr, ex-directeur de l’établissement et X pour les faits «d’homicides et de blessures involontaires au sens des dispositifs de l’article 307 du Code pénal».

Informé du drame, le parquet avait aussitôt ordonné, le même jour, l’ouverture d’une enquête en vue d’élucider les circonstances et les causes du sinistre. «Les investigations effectuées avec l’appui des techniciens de la Senelec et en présence du responsable de la maintenance des installations électriques de l’hôpital, ont permis de constater que les disjoncteurs n’avaient pas sauté et que le foyer du feu se trouvait au niveau de la table chauffante artisanale en fer sur laquelle étaient placés les quatre bébés calcinés, laquelle comportait des lampes à incandescence de 60 Watts dont le contact avec les moustiquaires a été à l’origine de l’incendie», lit-on dans le communiqué rendu public par le procureur de Louga.

«Actes de négligence»

Sur les circonstances du décès des bébés, relève le document, «l’enquête a révélé que ceux-ci étaient enfermés dans la salle quasi-hermétique dans laquelle les visites n’étaient autorisées que toutes les deux heures». Car, à en croire le maître des poursuites, dans cet intervalle, les bébés restaient sans aucune surveillance dans la salle, distante de celle de garde de plus de 500 m et qui n’est munie d’aucun dispositif d’écoute à distance ou de vidéosurveillance.

«Ce qui est susceptible d’être qualifié d’imprudence ou même d’actes de négligence de la part de l’agent chargé de la surveillance de la salle et de la direction générale, a manifestement été à l’origine de la mort de quatre bébés et des blessures causées aux deux autres, drame qu’une garde permanente, requise pour de tels patients, ou au moins à intervalles plus réduits, aurait sans doute permis d’éviter le drame», ajoute le parquet de Louga.

SENEWEB