«Gros bras» dans la sécurité présidentielle – Sonko bande les muscles : À ses partisans : «Quiconque vous attaque, ripostez !» (leQuotidien)

Le leader de Pastef dénonce vigoureusement les violences exercées par les nervis qui accompagnent le cortège de Macky Sall dans le Fouta. Ousmane Sonko s’interroge sur le rôle des forces de défense et de sécurité dans la protection du Président. Il a par ailleurs révélé que c’est le Général Jean Baptiste Tine qui a demandé à être déchargé et alerté sur le choix porté sur son successeur, le Général Moussa Fall.

 

Ousmane Sonko a sorti ses griffes hier. Le ton n’est pas nouveau, mais la détermination épouse celle de février-mars qui avait conduit à des émeutes inédites ayant fait au moins 13 morts. D’abord, il apprend que c’est le Général Jean Baptiste Tine, remplacé jeudi par le Général Moussa Fall, qui aurait lui-même demandé à être déchargé de ses fonctions de Haut commandant de la gendarmerie. Le leader de Pastef y voit la «confirmation d’un malaise profond au sein de nos forces de défense et de sécurité». Il dit : «Ma conviction est que des gradés dignes ont refusé d’ouvrir le feu sur les manifestants en mars dernier. Et si vous voulez savoir à qui on a confié aujourd’hui notre sécurité, lisez le livre du colonel Abdoulaye Aziz Ndao. Macky Sall cherche des hommes qui lui obéissent au doigt et à l’œil. Il veut des gens à qui s’il dit ‘’tirez, ils tirent’’. A nos forces de défense et de sécurité, nous leur disons : ‘’Sauvez le pays pendant qu’il est temps !’’ Nous leur disons aussi : ‘’Réglez ça ou restez neutres !’’», a-t-il dit.

«Quiconque vous attaque, ripostez !»
Sonko dit être scandalisé par les vidéos qui circulent, dans lesquelles des nervis accompagnant le cortège présidentiel à l’étape du Fouta notamment s’attaquent à des contestataires avec une brutalité extrême. «Où sont nos forces de défense et de sécurité ?», s’étonne-t-il. Mais l’opposant est convaincu que tout cela entre dans le cadre de la «stratégie du chaos» ourdi par le chef de l’Etat. «Il n’a pas l’élégance de Diouf ni la grandeur intellectuelle de Wade. Et il n’est pas prêt à aller à des élections libres et transparentes. Il ne faut pas attendre qu’il rende le pouvoir comme il l’avait reçu», a-t-il insisté. Face au recours à des nervis, il appelle ses militants et même tous les Sénégalais à «riposter avec vigueur à la hauteur des attaques qu’ils recevront». Et il l’assume : «Je ne refuse pas qu’on me traite de belliqueux ou de violent. Macky n’est fort que parce qu’une certaine opposition le laisse faire. Tout ce qu’il veut c’est de créer les conditions d’une insurrection et en profiter pour user des pouvoirs exceptionnels que lui confère la Constitution pour rendre ce pays ingouvernable, quitte à mettre du sable dans le couscous.» Il ajoute : «Quiconque vous attaque, ripostez ! Je vous demande à tous de vous organiser et d’organiser votre défense. Je l’assume devant tout le Peuple sénégalais. Je tiens à vous prévenir que les 2 prochaines années seront difficiles. J’aurais bien aimé les rassurer, malheureusement je n’ai aucun espoir», a-t-il encore prévenu.
Il a appelé à un «rassemblement exceptionnel» le 23 juin prochain pour montrer que Macky Sall a «trahi les espoirs et les promesses du 23 juin 2011». Et après, son parti va démarrer son Nemmeeku tour, une tournée nationale «pendant 2 ans». Plus que le mouvement «Fouta tampi», qu’il souhaite rencontrer d’ailleurs, Sonko estime que c’est «Sénégal tampi».
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