G20 Lutte contre l’insécurité alimentaire : Macky veut plus d’investissements dans l’agriculture

 

Pour lutter contre l’insécurité alimentaire, il faut des investissements massifs dans le secteur agricole. C’est en substance ce qu’a fait savoir Macky Sall lors de l’ouverture du sommet du G20, qui se déroule en Indonésie.

La lutte contre l’insécurité alimentaire a été au cœur du discours du Président Macky Sall au Sommet du G20. Lors de cette rencontre, qui se déroule à Bali en Indonésie, M. Sall a fait savoir que «le paradoxe d’une Afrique aux immenses potentialités agricoles, forestières et hydriques, souvent confrontée à des pénuries alimentaires, doit être résolu». En cela, indique le chef de l’Etat, «nous devons moderniser nos systèmes agricoles, accroître la productivité de ce secteur par des investissements massifs, favoriser l’accès de nos producteurs aux matériels agricoles et aux engrais et développer des chaînes de valeur agricoles pour l’accès aux marchés extérieurs».

Dans la même veine, il soutient que «nos jeunes entrepreneurs, de plus en plus présents dans les chaînes de valeur, devront être accompagnés dans le domaine de la facilitation du commerce des produits alimentaires et la livraison des intrants». Pour Macky Sall, «il s’agit de mobiliser des ressources importantes qui dépassent de loin les capacités budgétaires de nos Etats, d’où la nécessité d’accompagner ces efforts par des financements concessionnels». Et de déclarer : «J’en appelle encore à l’esprit de solidarité qui doit guider nos actions pour une réallocation des Dts non-utilisés et un assouplissement de leurs conditions d’éligibilité.»

En écho, le président de l’Ua a encouragé «toutes les parties à poursuivre la concertation avec l’appui de la Banque mondiale, de la Fao et du Système des Nations unies, afin de résoudre les problèmes d’insécurité alimentaire qui constituent des menaces à la paix et à la sécurité». Il a par la même occasion salué «le lancement par la Société financière internationale, d’un mécanisme de financement d’un montant de 6 milliards de $ pour faire face aux pénuries alimentaires et qui vont s’ajouter au financement de la Banque mondiale, d’un montant de 30 milliards de $, dans le cadre de l’Alliance mondiale pour la sécurité alimentaire».

«Renoncer à l’exploitation de nos ressources naturelles (…), c’est estreindre nos potentiels d’industrialisation»
La question de la transition énergétique a été abordée par le chef de l’Etat. Macky Sall a ainsi souligné que «l’Afrique reste attachée au respect des Accords de Paris, tout en rappelant l’urgence de transformer les systèmes énergétiques de manière à garantir des transitions énergétiques propres, durables, abordables et inclusives». Toutefois, il a tenu à attirer l’attention sur le fait que «les récentes crises énergétiques ont montré la vulnérabilité des économies africaines à l’accès à l’énergie, au moment où des initiatives se développent pour une diversification des sources d’approvisionnement». D’après M. Sall, «renoncer à l’exploitation de nos ressources naturelles alors que l’électricité reste encore un luxe, aussi bien pour les populations que pour nos entreprises en raison de son coût élevé, c’est restreindre nos potentiels d’industrialisation, notamment agroalimentaires». C’est aussi, ajoute-t-il, «réduire les capacités de nos filières d’unités de production d’engrais capables de satisfaire une demande nationale et aussi sous-régionale». Et de poursuivre : «C’est surtout freiner l’espoir d’une équité sociale et territoriale qu’offre l’accès à l’électricité pour tous.» Prenant en compte tous ces aspects, le chef de l’Etat appelle «la Communauté internationale à tenir compte des priorités plurielles de nos différentes nations dans l’ambition d’une transition énergétique mondiale en ligne avec les Accords de Paris». «L’Afrique reste ouverte au choix d’une économie décarbonée, mais cela passe par le transfert de technologies et l’investissement dans le renouvelable», a-t-il insisté. Selon Macky Sall, «l’Afrique reste une partenaire incontournable sur la scène internationale».
Siège permanent au G20

A l’ouverture du Sommet du G20, Macky Sall a plaidé pour qu’un siège de membre permanent soit attribué à l’Afrique. Et Macky Sall d’expliquer la pertinence de son initiative : «Je voudrais souligner que dans ce renouveau du multilatéralisme auquel nous nous sommes engagés à Bali, l’Afrique reste une partenaire incontournable sur la scène internationale. Elle est la 8ème puissance économique de par son Pib, possède plus de 60% des terres arables, avec une population estimée à près de 2,5 milliards d’ici 2050.» Pour toutes ces raisons, estime M. Sall, «elle peut par conséquent nourrir une juste ambition d’être intégrée comme membre permanent au Forum du G20 et j’aimerais inviter mes pairs à y procéder».