Monsieur le président, nous nous permettons de vous écrire pour vous dire ce que nous n’avons pas pu dire au conseil présidentiel du fait d’un refus délibéré de nous accorder la parole, mais nous saluons sa tenue, qui depuis plus de deux ans constitue une de nos revendications principales.
Monsieur le président, savez-vous que des retraités continuent de bénéficier des contrats spéciaux au détriment des jeunes diplômés et qualifiés.
Monsieur le président, savez-vous que des personnes ont un double emploi dans le privé et le public (secteur enseignant supérieur et moyen secondaire, santé et autres) alors que les jeunes sont dans la rue à la quête d’un emploi décent.
Monsieur le Président savez-vous que la réglementation sur les stages n’est pas respectée et qu’il arrive que des personnes fassent 5 ans dans une boîte sans être recrutées.
Monsieur le Président savez-vous que les doctorants et chercheurs bénéficient d’une bourse dérisoire qui ne permet pas de terminer leur travail de recherche.
Monsieur le Président savez-vous que les masters professionnels coutent cher et ne sont pas pris en compte dans le cadre des financements de la formation professionnelle.
Monsieur le Président savez-vous que 22 notaires ayant réussi au concours de 2013 ont fini leur formation depuis 2017, détiennent leur arrêté d’aptitude, et sont réduits à un chômage continue et continué. Au même moment la chambre exerce une forte pression sur le garde des sceaux ministre de la justice, pour déclarer apte des clercs (leurs parents) qui ont échoué au concours de 2013 entraînant une rupture d’égalité. Cette même situation est observée pour 16 huissiers ayant réussis au concours de 2017 dont la formation s’est terminée le 2 janvier 2020. Paradoxalement le ministre accorde un arrêté d’aptitude à 11 clercs d’huissiers ayant échoués au concours de 2017 en contournant l’arrêt de la cour suprême du 28 décembre 2017 qui était en notre faveur. Cet arrêté d’aptitude du 8 février 2021 a fait l’objet d’un recours en annulation devant la même cour de notre part.
Monsieur le président, savez-vous que les recrutements à la fonction publique sont réservés aux militants, aux proches du ministre et à la clientèle politique, de même que ceux dans les sociétés nationales et le parapublic.
Monsieur le président, savez-vous que l’organisation des concours n’est pas régulière d’où l’urgence d’une réforme surtout pour l’ENA où le nombre de cartouches et la limitation d’âge est un facteur bloquant pour les perspectives d’insertion d’autant plus que le concours n’est pas organisé chaque année.
Monsieur le Président, savez-vous que des diplômés ayant réussi à des concours nationaux sont bloqués et maintenus dans le chômage :
-50 éducateurs spécialisés des promotions de 2007 à 2011 attendent toujours leur recrutement dans la fonction publique.
-37 animateurs culturels des promotions 2016 à 2020 sont au chômage
-56 diplômés de l’INSEPS attendent depuis 2017 leur recrutement.
Monsieur le président, Savez-vous que les 145 diplômés de la FASTEF attendent depuis 2013 leur recrutement au moment où vous lancer le recrutement d’enseignants en ligne. C’est la même situation que vivent les 500 diplômés en aquaculture dont le secteur est porteur d’emploi mais hélas.
Monsieur le président, savez-vous que les jeunes pharmaciens peinent à obtenir une officine de pharmacie pour gagner dignement leur vie.
Etes-vous au courant que les enseignants vacataires du supérieur privé sont dans la précarité et l’insécurité juridique.
Monsieur le Président, savez-vous que le Sénégal est le seul pays au monde où il y’a plus de magistrats environ 600 que d’avocats moins de 400 mais pire 51 notaires pour s’occuper du foncier national, 53 huissiers de justice pour la population nationale.
Monsieur le Président, savez-vous que les médecins, infirmiers(es) et sages-femmes ne vivent que de gardes males payées alors que le déficit existe dans les structures de santé…
Ainsi, fermement engagé pour l’insertion professionnelle des diplômés, nous proposons des solutions.
Suite à notre diagnostic Excellence Monsieur le Président de la République, il urge d’initier très tôt les étudiants à la pratique en combinant l’enseignement théorique à la pratique. L’organisation annuelle de tous les concours est une solution démocratique.
L’intégration de l’enseignement du droit dans le cycle secondaire pour régler la problématique de l’ignorance des fondamentaux par les citoyens, pour renforcer la citoyenneté et la connaissance de l’Etat de droit.
Le recrutement massif dans la fonction publique pour remédier au vieillissement des fonctionnaires.
Le recrutement de juristes, économistes, géographes,sociologues pour servir d’expertise technique au sein des ministères et directions.
Le recrutement des doctorants et chercheurs dans les universités publiques et privées pour remédier au déficit d’enseignants et d’encadreurs.
La multiplication des centres de formation professionnelle serait une bonne solution
Le recrutement dans les institutions comme l’Assemblée Nationale, le HCCT, le CESE pour améliorer la performance de ces institutions. Le recrutement massif dans la Fonction publique locale afin d’avoir des pôles économique porteur de développement.
La création d’une école d’avocature, d’huissiers et de notaires mais également d’une école des officiers d’état civil.
Le renforcement du secteur privé, l’établissement d’un tissu industriel pour la transformation des produits agricoles.
L’accès aux professions libérales doit être une réalité.
Nous proposons un recrutement annuel de 100 avocats, 100 magistrats, 50 notaires ,30 huissiers, 30 commissaires-priseurs et l’exigence d’un concours pour l’accès au grade de clercs de première catégorie de notaires et d’huissiers.
Nous proposons l’accès à la terre et l’encadrement des jeunes voulant retourner à l’agriculture.
Concernant les financements Excellence, il est nécessaire de procéder à l’audit de l’argent public injecté pour plus de transparence mais également la réorganisation des mécanismes et l’accompagnement des porteurs de projets.
Excellence, nous souhaitons organiser un forum sur l’emploi dans la première quinzaine du mois de juin 2021.
Excellence Monsieur le Président Macky SALL, nous sollicitons une rencontre avec vous à la date qui vous conviendra afin de partager avec vous toutes nos préoccupations.
Le Coordinateur
Yves NZALE 775625787