Le juriste Amadou Thiam, spécialisé en contentieux des affaires, redoute une «conspiration politique» dans les évènements qui ont abouti au renversement de l’ancien président malien Ibrahim Boubacar Keita (IBK).
Il en veut pour preuve sa libération qui, selon lui, ressemble plus à «une mise en scène».
«C’est quasiment dans les mêmes conditions qu’il a été emmené au cas militaire de Kati, peut-être avec moins de solennité. On sait tous ce qui s’en avait été suivi», a-t-il déclaré dans une tribune intitulée «IBK libéré, la crise malienne reste entière ! Et s’il y a un deal ?».
«Force est de constater que les prochains jours nous réservent des surprises, parce qu’en toute franchise, tout n’a pas été intégralement dans ce coup d’Etat militaire aux allures d’un passage de témoin dans un rallye au pouvoir au palais de Koulouba», a-t-il notamment insisté.
Amadou Thiam ajoute : «Entre l’occupation du tiers du territoire national par les djihadistes, la mal gouvernance et l’emprisonnement de tous les hommes de l’ancien régime, les militaires au pouvoir devraient choisir une porte de sortie honorable pour leur pouvoir tant décrié par toutes les organisations du continent et la communauté internationale.»
Revenant sur le coup de force du 18 août dernier à Kati, Amadou Thiam de rappeler que la démission est un acte volontaire auquel l’individu se soumet sans contrainte. Maintenant, poursuit l’analyste, «si le président IBK avait l’intention de démissionner, il aurait dû le faire depuis des mois ou bien même le faire dans la chaude matinée de la veille, à partir du palais présidentiel ou de sa résidence personnelle».
Mieux, jure-t-il, «cette démission faite au camp de Kati sous escorte militaire n’a aucune valeur à nos yeux». A ce titre, conclut le juriste, «il est du devoir de la Cedeao et de la communauté internationale d’user de toutes leurs forces pour le retour rapide, au Mali, de l’ordre constitutionnel».