Contrat d’armes de 45 milliards FCFA : Avenir Senegaal Bi Nu Begg exige l’ouverture d’une enquête sans délai

Le nouveau scandale de la vente d’armes au Sénégal d’une valeur de 45 milliards de CFA impliquant l’ancien ministre de l’Environnement, Abdou Karim Sall et l’ancien ministre des Finances Abdoulaye Daouda Diallo continue toujours de faire débat. La Plateforme Avenir Senegaal Bi Nu Begg a réagi suite au démenti du porte-parole du gouvernement. Cheikh Tidiane Dièye et Cie  demandent au Président Macky Sall de démettre les concernés et exigent l’ouverture d’une enquête sans délai.

« Le Président Macky Sall doit démettre les anciens ministres Abdoulaye Diallo et Abdou Karim Sall de toutes leurs fonctions, par mesure conservatoire, en attendant qu’une enquête soit diligentée sur l’affaire du marché de gré à gré du Ministère de l’environnement pour l’achat d’armes de guerre », peut-on lire dans un communiqué de la Plateforme Avenir Senegaal Bi Nu Begg.

Face au tollé général suscité par cette sombre et dangereuse affaire, le Gouvernement est sorti de sa réserve pour enfoncer des portes ouvertes et confirmer tout ce qui lui est reproché. Non seulement il confirme que le marché de gré à gré à bien eu lieu, même s’il se trompe sur le montant, mais il ne dit rien sur la qualité du sulfureux bénéficiaire de ce marché. « Pourquoi a-t-on donné ce marché d’armes de guerre à des individus et des groupes dont on connait le manque de sérieux et la mauvaise réputation? », s’interroge la Plateforme.

En outre, souligne Avenir Senegaal Bi Nu Begg , le Gouvernement peinera à convaincre s’il veut faire croire que la « norme relative a « secret-défense » pourrait être un alibi pour justifier toutes sortes de pratiques attribuant des contrats d’armement à des réseaux mafieux au risque de compromette la sécurité de notre pays ».

Le décret 2020-876 du 25 mars 2020, complétant l’Article 3 du décret 2014 – 1212 du 22 septembre 2014 portant Code des marchés publics, modifié par le décret 2022-22 du 7 janvier 2022 qui exclut du champ d’application du Code des marchés publics les travaux, fournitures, prestations et services et équipements réalisés pour la défense et la sécurité du Sénégal et classés

« Secret défense » mentionne bien les corps concernés: il s’agit des « forces armées », de la « police nationale » et la « brigade des sapeurs-pompiers ». Les Eaux-et-fortes ne sont mentionnées nulle part dans ce décret comme corps pouvant voir ses achats soustraits du code des marchés publics. Depuis quand les « Eaux-et-forets » font-elles partie des forces de défense?

Le même décret cite d’ailleurs, en son Article 2, pour plus de précision, les ministres chargés de son exécution, à savoir le ministre des forces armées, le ministre de l’intérieur et le ministre des finances et du budget. Le ministre de l’environnement n’y apparait nulle part. C’est pourtant lui qui est cité dans la signature du contrat offert à « Petit Boudé »

Selon la Plateforme, les scandales à répétition, les malversations et abus de toutes sortes qui émaillent la gouvernance de Macky Sall sont « restés presque tous impunis. Cela a contribué à renforcer et à entretenir le système de gouvernance opaque qui a rendu possible le détournement des deniers publics et l’enrichissement sans cause d’une classe de politiciens et d’agents de l’administration publique en collusion avec des réseaux privés, parfois mafieux, nationaux et internationaux.

La Plateforme Avenir Senegaal Bi Nu Begg exige qu’une « enquête soit ouverte, sans délai pour tirer cette affaire au clair. La plateforme demande à ce titre aux Députés de la 14ème législature, en particulier ceux de l’opposition, de proposer la constitution d’une commission d’enquête parlementaire et à entendre les ministres impliqués sur la nature de cette implication et sur leurs complices ».

A titre de mesure conservatoire, la Plateforme Avenir Senegaal Bi Nu Begg invite le Président Macky Sall à « démettre de leur fonction ces personnes présumées impliquées dans ce scandale en attendant que les résultats de l’enquête indépendante ne viennent les compromettre ou les blanchir ».

Plus généralement, la Plateforme Avenir Senegaal Bi Nu Begg interpelle le Président Macky Sall sur les mécanismes d’acquisition des armes par l’État du Sénégal, étant entendu que, normalement, le Ministère des forces armées est la seule entité habilitée à acheter et à introduire des armes dans le pays à travers des procédures encadrées et sécurisées de bout en bout ».

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