L’emprisonnement de Boubacar Sèye, Président de l’Ong Horizon sans frontières, continue de défrayer la chronique. Sa sortie sur la gouvernance sénégalaise, à propos des fonds alloués à la lutte contre l’émigration, selon Alioune Tine, a eu le mérite d’avoir poussé l’Union européenne à sortir un rapport pour confirmer le financement de 18 projets à hauteur de 130 milliards.
Par conséquent, martèle le fondateur d’Africa Jom Center : «Il doit sortir pour qu’on continue le débat.» «Boubacar Sèye est l’homme par qui le scandale est arrivé. Entre 2015 et 2019, il révèle qu’il y a 120 milliards. Ce que cette histoire révèle, c’est qu’en fait, il n’y a pas une politique cohérente, encore moins une bonne gouvernance des fonds qui ont été injectés. Il me semble que c’est un rapport (celui de l’Union européenne) que l’Etat devait lire. Sèye a eu le document.
L’alerte lancée par Boubacar Sèye a eu un grand succès, au-delà même du Sénégal», confie Alioune Tine sur le plateau de l’émission «Objection» de ce dimanche sur Sud Fm. Avant d’ajouter : «Maintenant, tout le monde sort, y compris l’Union européenne. Donc, aujourd’hui, Boubacar Sèye ne doit pas perdre une seule seconde dans la prison. Il doit sortir pour qu’on continue le débat. Ce débat, il est utile, parce que c’est des centaines de Sénégalais qui sont morts. Les cadavres ont jonché les plages. Ce n’est pas pour rien qu’au moment où les cadavres jonchent nos plages qu’on est face à l’impasse de l’échec des politiques anti-émigration clandestine.»
En effet, analyse Tine, «la politique de l’Union européenne aussi, il faut bien le dire, c’est sa sécurité, le rapatriement, d’injecter un peu d’argent sans gérer où est-ce que ça part». Après tout ce tollé, Alioune Tine estime que «l’Etat doit prendre la responsabilité d’organiser les assises de l’émigration».