À la Une: et si le coronavirus venait bien d’une fuite de laboratoire ?

En effet, « la piste d’une fuite de laboratoire ressurgit », s’exclame Le Figaro en première page.

« C’est une hypothèse qui avait été balayée d’un revers de la main au début de la pandémie : impensable que le virus ait pu s’échapper d’un laboratoire sécurisé de Wuhan. Mais si cette cathédrale de certitudes était construite sur des sables mouvants ? », s’interroge le journal.

En effet, pointe Le Figaro, « la piste de la fuite accidentelle se fait plus crédible à mesure que les éléments troublants, sans être toutefois accablants, s’accumulent. En coulisses, cela fait des mois que la controverse scientifique gagne du terrain. Cela s’est matérialisé par une série de lettres ouvertes à l’OMS publiées depuis le début de l’année par un groupe international de scientifiques (baptisé de manière informelle « groupe de Paris » car initié par des Français) qui appellent à une enquête rigoureuse, sans a priori et à une plus grande transparence de la Chine. »

Dans le collimateur : le Wuhan Institute of Virology

Et les soupçons de ce groupe de Paris se portent sur le Wuhan Institute of Virology, un institut de virologie reconnu comme l’un des plus importants centres de recherche au monde sur les coronavirus de chauve-souris.

On sait que des échantillons de virus provenant d’excréments de chauve-souris ont été étudiés dans ce laboratoire. Des échantillons provenant d’une mine où « six travailleurs avaient contracté en 2012 une pneumonie atypique (trois sont décédés). De nombreuses zones d’ombre entourent cet événement. Les autorités chinoises n’avaient pas alerté l’OMS à l’époque. »

Qui plus est, poursuit Le Figaro, « il est de notoriété publique que le Wuhan Institute of Virology menait des travaux dits de « gain de fonction » consistant à modifier le génome pour étudier la manière dont cela affecte les capacités du virus à infecter des cellules d’espèces différentes. Des recherches jugées suffisamment dangereuses pour que les États-Unis imposent un moratoire national sur ces pratiques en 2014, avant de le lever en 2017. »

Bref, « tant que les carnets et les données brutes des laboratoires de Wuhan ne seront pas passés au crible, le doute subsistera », affirme Le Figaro.

Le Figaro qui conclut : « un an et demi après avoir identifié le Sars-CoV-2, les chercheurs n’ont toujours pas déterminé son origine, une étape pourtant indispensable pour éviter une nouvelle pandémie. Et pour cause, déplore le journal : la République populaire, d’où est partie l’épidémie, fait tout pour l’empêcher. »